Regard

Publié le par Gerard Garcia

La photo représente pour moi les mêmes émotions que je peux éprouver et partager de la manière la plus intense avec mes proches. C'est une complicite avec toute la complexité que cela implique. C'est au-delà de tout entendement palpable.
 
Mais surtout et avant tout, la photo c'est des instants et des émotions spontanées que l'on ressent au moment du déclic de l'appareil et qui perdurent dans le temps. Qui traversent les années sans prendre la moindre ride.
 
C'est la réalité de l'instantanné, d'une ambiance , d'une atmosphère qui s'impose à soi ou que l'on crée. Chaque photo que j'ai réalisé a sa propre histoire et aussi étonnant que cela puisse paraître, je me souviens de l'instant, de tous les détails où je l'ai imprimé sur pellicule et ce, des années plus tard. En les revisitant, je ressens le même état émotionnel que lors de la prise de vue.
 
La réalité de l'instant est pour moi une compagne d'une fidélité absolue et même si je suis conscient que cette réalité s'impose de part la magie de l'instant, l'imaginaire vient s'imiscer de la même manière que l'évolution d'un tableau de Maître qui lui échappe peut-être au fur et à mesure de la valse des couleurs de ses gouaches.
 
Contrairement à d'autres adeptes de l'Art photographique, je pense que la photo, quelle que soit la technique employée, ne peut trahir le réel.
 
Pour anecdote, il m'est arrivé de surprendre des personnes récupérant leurs photos auprès d'un photomaton. Dans la grande majoriré (surtout des femmes ! Excusez-moi les filles, je vous assure que je ne suis pas mysogine), et de dire « - Que je suis moche là-dessus ! Ces appareils ne marchent pas ! » . Et moi de regarder les photos et de rétorquer : » Mais si, c'est bien vous là ! ».
 
Cela pour dire qu'un objectif reste un objectif. Sinon, on l'appelerai un subjectif.
 
Bien sur, le photographe peut toujours, à l'aide d'artifices techniques dont il a et garde jalousement le secret, modifier quelque peu la réalité mais le réel restera toujours sous-jacent. Ce qui importe avant-tout, c'est l'état émotionnel du moment, de l'instant et de sa représentation.
 
A l'instar du musicien qui répète inlassablement ses gammes, je m'obstine à aiguiser mon regard. Mais force m'oblige à constater que la plupart du temps, c'est le sujet que j'ai choisi de capturer qui s'impose à moi de part la majesté de l'instant. Cet envoûtement est tout aussi valable pour un paysage, un objet, une scène de vie quotidienne ou un modèle , que ce soit en lumière naturelle ou en studio.
 
De tous les portraits que j'ai pu réaliser, je crois que les plus réussis ce sont ceux d'enfants autistes que j'ai connu en tant qu'éducateur parce qu'ils exaltaient la beauté naturelle de l'innocence et de la vériré de leur personnalité.
 
Si je n'ai jamais et me refuserai toujours de rétribuer , monnaie sonnante et trébuchante, mes modèles, ce n'est pas par esprit radin. Paie-t'on un paysage ou un objet que l'on photographie? Non, on le met en lumière et de ce fait, on participe à l'immortaliser.C'est dans ce sens que je travaille avec mes modèles.
 
Ma démarche se situe principalement et exclusivemnt dans le cadre d'un projet commun. A travers une grande complicite, une connivence parfaite.
 
Si il arrive d'avoir des gains, alors c'est partage à part égale, Sinon, reste les clichés à s'offrir.
 
Je dois avouer que j'ai beaucoup de chance. Je n'ai jamais sollicité un modèle pour poser ou plutôt, pour participer à un projet. (Sauf une fois où j'ai cru percevoir chez une jeune personne une approche artistique intéressante mais qui a refusé. Je ne recommencerai plus !).
 
En général, en fonction de la personnalité du modèle, il me vient une idée, un thème. Jamais le même. J'écris alors une histoire, un scénario et réalise un conducteur que je propose au modèle et où je précise l'environnement, le lieu de prises de vues, la ou les attitudes de poses, les expressions du visage désirées, etc...
 
Cette manière de procéder a étonné un ami artiste-peintre. Je m'étonne de son étonnement. Mais il est vrai que lui réalise ses oeuvres  à l'instinct et, quant on découvre son travail, ses réalisations artistiques, on se dit qu'il a peut-être raison !... Mais moi, je ne sais pas faire comme cela.
Reste que lors d'une exposition, je ne veux et ne peux pas vendre une seule photo puisqu'elle fait partie d'un ensemble, de l'ensemble d'une histoire.
Mais l'aspect financier est le cadet de mes soucis.
 
Peut-être devrais-je songer à la publication de port-folio ou autres supports?
 
Bon, assez parlé de moi sinon je vais exploser mon égo.
 
D'autant plus que contrairement aux apparences, (clin d'oeil à ceux qui me connaissent), ma pudiponderie m'amène plutôt  dans mon quotidien à m'exprimer sur les autres en préférence de mon intime.
M'étant laissé convaincre de paraître sur Facebok et d'y livrer une partie de mon âme (SIC!), (Un site personnalisé et plus complet devrait suivre), je préfère pour l'heure livrer à la vindicte populaire quelques photos à qui voudra les regarder et les commenter.
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